13ème ZIND-KALA-WASTÉ | Upala au Costa-Rica.
Documentaire en cours de production au nord du Costa-Rica.
Nous avons pu filmer et interviewer de nombreux réfugiés en provenance du Nicaragua, thème central de notre documentaire.
Pour les interviews, une collaboration directe entre Mario Negrini, journaliste freelance brésilien et l'indomptable Joël Maître (caméra, montage et production de ce documentaire).
D'autres talents viennent progressivement compléter cette équipe de choc.
Que fait-on ?
Des interviews, des rencontres, des destins de vie...
On aurait toujours envie de garder pour soi les rencontres de ce type. Finalement, nous connaissons à peine ces personnes qui quittent un pays – leur pays – pour fuir une dictature, sauver leur peau. N'est-ce pas un peu prétentieux de notre part de vouloir en 20 minutes d'interviews expliquer leur exode ?
C'est pourtant notre travail, presque comme une mission. Il faut y aller, montrer et expliquer aux autres ce qu'est un réfugié politique. Et aussi chatouiller le diable (la dictature).
Il y a toujours une forme d’adrénaline lorsque l’on réalise ce genre de documentaire. Intérieurement, on se dit que l’on a les meilleures images du monde et que l’on va faire la révolution en Amérique latine. Puéril. Mais c'est normal on se motive.
Mais, face à nous, qu’en pensent les réfugiés politiques de tout cela ?
Des caméras par ci, des promesses par là. Mais lui, le réfugié politique du Nicaragua, lorsqu'il dort sur un matelas dans un bus en métal désaffecté où le soleil tape à 50 degrés, il en pense quoi ?
Obligé de vendre des casseroles en cuivre ou en zinc au bord de la route pour gagner quelques « colonés »… pas facile.
Upala au Costa-Rica est à 20 km du Nicaragua. Là-bas aussi, terrible sensation envers les réfugiés du Nicaragua.
Malgré ces sentiments antagonistes, qui ne sont que la définition du journalisme, nous avons fait la rencontre de personnes merveilleuses, des gens ordinaires comme vous et moi mais, par la force des dictatures, soumis à des situations extraordinaires. Des gens arrachés à leur vie qu’ils ne souhaitaient que normales se retrouvent dans des situations insupportables et dans l’impasse. Nous en sommes revenus aussi avec des images frappantes mais sans voyeurisme, avec une grande sincérité. A quel moment le journaliste doit-il se détacher de son sujet ? Et comment réussir à le faire ?
Pour l'instant nous en sommes là de notre projet, de ces interviews de réfugiés politiques du Nicaragua à San José capital du Costa Rica et à Upala (Nord-du Costa-Rica).
Frontière du Nicaragua ?
Simplement séparée par une barrière en bois, vous vous retrouvez directement au Nicaragua. Notre interviewer pour ce documentaire fut accosté par une personne lui posant des questions sur sa présence et, en fait, d'après certaines personnes, il s'agissait d'un indic du gouvernement Ortega. Intox ou pas il faut faire attention dans ce genre de situations surtout sur des frontières éponges comme c’est le cas là-bas.
Nous avons réussi à prendre nos images, c'est l'essentiel.
Souvent les personnes se rendant au Nicaragua laissent leur voiture du côté de la frontière du Costa-Rica évitant ainsi d'éventuels rackets, voire plus (par exemple affrontement avec une milice sandiniste autrefois révolutionnaire ou l'armée militaire).
Nous avons rencontré un européen vivant à quelques kilomètres du Nicaragua nous expliquant qu’Ortega s'occupait très bien des personnes âgées (votant pour lui), que le système de santé était gratuit au Nicaragua mais que, au final, ce n'était qu'un dictateur qui ne souhaitait qu'une seule chose : asphyxier la presse et éliminer les opposants.
Acnur Nations Unies ?
Nous avons également réalisé des interviews en collaboration avec l'Acnur, là-aussi du côté de la frontière du Nicaragua.
Le rôle du HCR est celui de protéger et d'aider les réfugiés dans le monde entier. L'agence a pour mandat de diriger et de coordonner l'action internationale pour la protection des réfugiés sur toute la planète.
Qu'est-ce-que-le CA-4 ?
Une forme de système économique regroupant plusieurs pays d'Amérique Centrale.
Il est intéressant de noter que ce système monétaire est en face du Costa-Rica. Ce sont donc deux systèmes économiques qui s'affrontent.
Nous connaissons bien le Costa-Rica mais très peu Le Salvador, le Guatemala, le Honduras et le Nicaragua.
Belle idée économique. Au départ, le problème est lié à la corruption financière la plus totale, avec les gangs et trafics en tous genres (drogue, kidnapping et extorsion de fonds).
La suite ?
Nous allons continuer à filmer et interviewer des réfugiés dans d'autres pays afin de terminer ce documentaire. La piste clandestine sera privilégiée par notre équipe de tournage.
Un redémarrage est prévu en 2022 justement.
Pour qui le 13ème Zind-Kala-Wasté 2021 ?
Nous souhaitons mettre en valeur les habitants d'Upala à la frontière du Costa-Rica avec le Nicaragua et les familles, les enfants originaires du Nicaragua qui ont dû fuir la dictature du président Ortega.
Au Nicaragua, il y a des gangs, des milices et un pouvoir dictatorial. La liberté de la presse y est par conséquent quasi-inexistante et au risque d’une répression violente. Comme dans tout pouvoir autoritaire, l’intellectuel et le journaliste est le premier citoyen à être d’abord menacé, puis pourchassé, enfermé, souvent torturé, pour être mis sous silence. Terroriser pour faire taire. Le personnage (dictateur) autoritaire et mégalomane procède toujours de la même manière. Il commence par les interdictions, la propagande, les menaces individuelles et les assassinats. Puis il instaure une menace toujours grandissante et, par le mensonge et la manipulation, atteint toujours, au final, le sommet de l’horreur. L’enfermement, la famine, la misère intellectuelle, le meurtre organisé et systématique de populations, l’élimination des opposants, la guerre, le déchirement des familles, la tuerie d’enfants.
L’image de réfugiés est souvent suivie par l’horreur et la souffrance. Toute idée extrême devrait être combattue par conséquent à la racine par l’éducation, l’information, la solidarité des pays démocratiques et oui ça existe encore contre la misère et la corruption.
Maintenant, si vous souhaitez juste faire du surf là-bas tout devrait bien se passer à part un petit racket par-ci par-là.
Notre équipe du Zind-Kala-Wasté 2021/22 tourne autour du Nicaragua et nous ne pouvons que constater des personnes déchirées, arrachées de leur pays face à un gouvernement éliminant petit à petit les droits fondamentaux de la liberté de penser ou de manifester. Le sujet est lourd et il y a déjà eu des centaines d'assassinats d'opposants comme un éternel recommencement de poussée révolutionnaire démocratique et de putsch militaire une histoire sans fin visiblement. C’est le malheur récurrent de l’Amérique centrale.